Le 14 Octobre 2024, les larmes coulent sur mon visage sans discontinuer. Il suffit que des quelques instants pour que la vie bascule. Et c’est ce qui nous est arrivé, à mon fils et moi. Ma femme, sa mère est brutalement emportée par la maladie. Il n’a fallu que trois semaines au mal pour faire son œuvre. Trois semaines pour nous enlever Babs (elle s’appelait Barbara mais elle détestait qu’on l’appelle comme ceci). Au mois d’Aout tout allait bien, nous étions tous les trois en vacances à la Baule. Impensable à ce moment. Et pourtant, fin Septembre elle est admise à l’hôpital. Elle n’en ressortira jamais.
Du jour au lendemain, je suis devenu un père seul. Seul face à mon petit garçon, seul avec mon petit Théo âgé de quatre ans, seul face à un vide immense que rien ne pouvait combler.
Les premiers mois ont été un tourbillon d’émotions et de fatigue. J’ai dû apprendre à jongler entre mon travail de cadre dans une grande entreprise de la Tech et la réalité d’un quotidien où chaque geste, chaque moment, me rappelait son absence. Le matin, il fallait préparer le petit-déjeuner, habiller mon Théo, l’emmener à l’école ou il est en CP avant de foncer au bureau. Le soir, c’était une autre épreuve : rentrer dans un appartement silencieux, affronter les pleurs et les questions d’un enfant trop jeune pour comprendre pourquoi maman ne reviendrait plus.
Très vite, j’ai compris que je ne pouvais pas tout gérer seul. Je voulais être un père présent, mais mon travail exigeait aussi beaucoup de moi. J’avais besoin d’aide. C’est là qu’une de mes collègues de travail m’a conseillé de faire appel à une babysitter.
Trouver la bonne personne
Au début, j’étais méfiant. Confier mon fils à une inconnue me semblait insurmontable. J’ai épluché des dizaines d’annonces, lu des avis.
Finalement c’est vers le site Nounouland que je me suis tourné, toujours conseillé par cette même collègue (que je remercie).
Je me suis inscrit et le jour même, une experte en garde d’enfants m’a contacté. Elle m’a proposé de m’assister dans la recherche de ma futur babysitter ainsi que de s’occuper des démarches administratives sans frais. Je lui ai fait confiance et je ne regrette pas. Elle m’a proposé trois profils.
Finalement, après plusieurs entretiens, j’ai opté pour Camille.
Camille est étudiante, douce et pleine d’énergie. Dès le premier jour, Théo s’est accroché à elle, comme s’il savait instinctivement qu’il pouvait lui faire confiance. Elle venait le chercher à la crèche, jouait avec lui, lui racontait des histoires avant de le coucher. Grâce à elle, je pouvais rentrer un peu plus tard sans culpabiliser, sachant qu’il était entre de bonnes mains.

Un nouvel équilibre fragile
Petit à petit, un semblant de routine s’est installé. Je travaillais tard, mais je rentrais toujours à temps pour lui dire bonne nuit. Camille devenait une présence familière, une aide précieuse qui me permettait de souffler. Pourtant, chaque soir, quand elle partait et que le silence retombait, je me retrouvais face à la même réalité : j’étais seul.
Mon fils, lui, grandissait. Il commençait à poser des questions : « Où est maman ? Elle revient quand ? ». À chaque fois, mon cœur se serrait et je peinais à trouver les bons mots. Parfois, il s’endormait dans mes bras, fatigué de chercher une réponse que je ne pouvais pas lui donner.
Le rôle inattendu de Camille la babysitter
Un soir, alors que je rentrais plus tôt que prévu, j’ai surpris Camille en train de consoler mon fils, assise sur son petit lit. Il pleurait, agrippé à son doudou, et elle lui parlait avec une douceur infinie. « Tu sais, ta maman t’aime toujours, même si tu ne la vois plus. Elle est là, dans ton cœur. »
Ces mots, si simples et si justes, m’ont bouleversé. Moi-même, je n’avais jamais réussi à lui dire cela aussi clairement. Ce soir-là, j’ai compris que Camille n’était pas juste une aide logistique. Elle était un soutien, une présence rassurante qui comblait un peu du vide laissé par l’absence.
Apprendre à avancer
Un an a passé, et même si la douleur est toujours là, elle est différente. Mon fils sourit plus souvent, il joue, il rit, et moi, j’apprends à réapprendre la vie à ses côtés. Camille est toujours là, elle fait désormais presque partie de la famille.
J’ignore encore comment sera l’avenir, mais je sais une chose : parfois, dans les moments les plus sombres, des âmes bienveillantes croisent notre route et nous aident à retrouver un peu de lumière. Camille en fait partie. Et grâce à elle, chaque jour, nous avançons, pas après pas.
A Camille je te dis merci, dans ces moments où j’asphyxiais tu m’as apporté un peu d’oxygène.
A Babs, s’il y a du wifi au paradis, sache qu’on pense à toi chaque jour.
Philou un papa qui avait envie de parler